Gouvernance alimentaire en Nord – Pas de Calais

 

Deux vice-présidents écologistes à la tribune dans une salle rassemblant environ 200 personnes : Myriam Cau (Vice Présidente en charge du Développement Durable, de la Démocratie Participative, et de l’Evaluation.) et Jean–Louis Robillard (Vice-président du Conseil régional en charge de l’Alimentation, de la Régionalisation de l’agriculture et de la Ruralité).

La réunion de ce 6 juin 2013 est la première journée de travail collectif dans le cadre de l’opération de développement « gouvernance alimentaire », mise en place dans le cadre de la TESR – Transformation écologique et sociale de la Région-.

Cette opération de développement avait été lancée pour la première fois le 18 octobre 2012. Plusieurs étapes ont eu lieu depuis :

–         8 rencontres entre pairs dans les territoires qui ont rassemblé : agriculteurs, acteurs de la formation, restaurateurs, industries agroalimentaires, métiers de bouche, acteurs de la santé,  associations, distributeurs.

–         3 rencontres citoyennes (lycée, marché, lieu de travail)

Une démarche participative qui aboutit le 6 juin à un séminaire de restitution et un travail sur les informations recueillies.

 

Jean-Louis Robillard

« Notre démarche de coopération allie agriculture et alimentation et donc nous concerne tous. Ensemble nous allons reprendre la main sur le contenu de nos assiettes.

L’objectif de la gouvernance alimentaire est de construire une politique autrement, par le biais de la participation de tous et aussi produire un système d’alimentation durable.

Nous devons continuer à travailler ensemble et à mieux connaître les fonctionnements des uns et des autres pour construire un nouveau système alimentaire… Cela prendra du temps mais aura des effets bénéfiques, notamment au niveau de la santé environnement, domaine dans lequel les indicateurs sont mauvais : obésité, cancers, diabète… notre région cumule les problèmes. Nous savons que l’alimentation ne règlera pas tous les problèmes, mais elle contribue à favoriser une meilleure santé. Alors faisons ce qui est en notre pouvoir : changeons le contenu de nos assiettes. »

Les expérimentations telles que les contrats d’agriculture et d’alimentation périurbaines d’agglomération (cf CAAP’agglo) doivent être poursuivies et réajustées, car la gouvernance alimentaire passe forcément par les territoires. »

 

Myriam Cau

« Nous faisons évoluer la conception de l’action politique en mobilisant  l’intelligence collective d’un maximum de parties prenantes. C’est de la même façon que nous élaborons le SRADDT- schéma régional d’aménagement et de développement durable du territoire- . D’autres démarches participatives existent sur le climat, l’éducation populaire, etc… Parce que le débat public est un enrichissement, il aboutit à un diagnostic partagé pour la co-construction d’une politique.»

 photo  champ de blé

En avant propos une mise en perspective internationale a été proposée par Marketa Braine Supkova qui représente l’International Urban Food Network.

« Très récemment un forum mondial sur la résilience et l’adaptation urbaine évoquant les systèmes alimentaires urbains durables  a eu lieu. Nous pouvons en tirer quelques éléments. (http://fr.iufn.org/?p=966)

L’alimentation est un enjeu partagé au niveau international, c’est l’un des éléments logiques et évidents de la durabilité urbaine. Il y a quelque temps, la ville durable c’était l’habitat, la biodiversité… l’alimentation avait du mal à y trouver sa place. Les initiatives se sont multipliées avec des plans sur la sécurité alimentaire, les circuits courts etc…

Une approche systémique est nécessaire, au lieu de se demander ce que la ville peut faire sur l’alimentation, regardons les bénéfices locaux que l’alimentation peut donner à la ville ! L’alimentation est un axe pertinent de développement territorial durable à mettre en cohérence avec l’ensemble d’une politique locale.

Nous devons trouver des méthodes pour connecter la recherche, la société civile, le tissu associatif… pour répondre à une volonté de changement. Notre système globalisé a des impacts négatifs qu’il faut éradiquer. »
2013 photo table ronde gvn ali ter 6 juin

Première étape de coproduction

L’agriculture nordiste a un fort potentiel : diversité des formes d’agriculture, des modes de production et des produits, diversité des circuits de distribution, capacité d’innovation, nombreuses industries agroalimentaires, pôles d’excellence, offre de formations, grand bassin de consommation, des infrastructures de transport…ce qui en fait une activité économique de premier plan.

Par contre, le nombre d’exploitation est en baisse et la population agricole vieillit, ce qui entraîne la fragilisation de certaines filières. Le bio n’est pas encore assez développé tout comme les circuits courts. Des difficultés existent pour les reprises d’exploitations et le métier manque d’attractivité.

Posent problème également, la faiblesse du pouvoir d’achat, le gaspillage alimentaire, le cloisonnement des acteurs, l’urbanisation et la consommation de terres agricoles, la concurrence transfrontalière…

 

Six priorités ont été confirmées par l’ensemble des partenaires présents le 6 juin :

–        renforcer la filière alimentaire pour davantage de localisation de l’alimentation

–        valoriser, sensibiliser et former les consommateurs, acteurs de leur alimentation

–        accompagner les acteurs professionnels vers une plus forte intégration dans leurs pratiques de l’impératif d’une alimentation de qualité

–        travailler à la mise en réseau des acteurs

–        agir ensemble pour réduire le gaspillage et les déchets alimentaires

–        agir pour une restauration hors domicile engagée en matière de qualité alimentaire

 

Jean-Louis Robillard a conclu en donnant rendez-vous au printemps 2014 pour finaliser la démarche en cours et présenter son programme d’actions pour la suite.

 

 

 

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