Intervention de Jean-François Caron sur le SRADDT

Monsieur le Président,

Madame la Vice Présidente,

Chers collègues,

 

Nous vivons dans une période de mutation intense avec des enjeux très lourds, très concrets pour notre territoire. C’est par exemple l’enjeu de l’énergie, qui va impacter tous les secteurs économiques et sociétaux, mais c’est loin d’être la seule mutation en cours.

C’est pourquoi plénière après plénière il nous faut construire la transition écologique et sociale.

Le SRADDT, très concrètement, face à ces défis, c’est notre feuille de route régionale et la vision que nous portons d’un futur souhaitable. Pour oser  changer, nous avons besoin d’un nouvel imaginaire. Le SRADDT en est un élément moteur.

C’est une démarche au long cours qui demande du souffle et de la ténacité. Cette démarche rappelons-le a été lancée officiellement le 24 novembre 2001 en Région Nord Pas de Calais suite à l’adoption de la loi du 25 Juin 1999 d’Orientation pour l’Aménagement et le Développement Durable du Territoire. Celle-ci confiait alors aux Régions la responsabilité d’élaborer un schéma régional d’aménagement et de développement de son territoire.

C’est une démarche évolutive et permanente qui décline nos priorités régionales au regard du développement durable et je salue le travail des collèges de prospective qui permettent de mettre au débat au côté du CESER les différents sujets qui sont au cœur de notre schéma régional en décloisonnant les approches.

C’est une démarche transversale entre les différentes politiques régionales et qui permet un travail coordonné et fructueux entre les différents Vice Présidents et leurs équipes.

C’est une démarche qui se veut mobilisatrice avec l’implication et l’articulation de nombreux acteurs et une participation croissante des partenaires dans une logique de projet concerté. La Région est reconnue dans son rôle d’animation de la dynamique. L’intérêt de la Conférence territoriale de l’action publique est à souligner qui vise une gouvernance lisible et efficace.

C’est une démarche de coopération entre les territoires que l’on souhaite mettre en avant et encourager. Les territoires attendent une vision de développement régional, dans laquelle ils pourront s’inscrire et coopérer.

C’est enfin également une démarche opérationnelle

Je regrette que les gouvernements successifs n’aient pas donné de caractère opposable aux SRADDT. Les différentes DRA (Directives Régionales d’Aménagement) et les schémas sectoriels en sont la preuve vivante. Le SRADDT devient un outil de pilotage de toutes les actions portées par la Région et ses partenaires.

Ce que nous sommes amenés à valider aujourd’hui, c’est l’actualisation du SRADDT qui intègre au mieux possible les ajouts et amendements issus de la phase de consultation publique.

Ce nouveau SRADDT, cela a été détaillé par la Vice Présidente, c’est :

–          5 volets transversaux : transports et mobilités, climat, biodiversité / trame verte et bleue, économie / emploi / formation, enseignement supérieur et recherche.

–          6 enjeux actualisés

–          2 nouvelles Directives Régionales d’Aménagement proposées : La DRA « Egalité des territoires » pour faire face aux inégalités sociales et territoriales qui perdurent malgré de nombreux efforts ; la DRA « mobilités » qui va bien au-delà de la question des transports.

Je voudrais identifier quelques avancées importantes dans ce nouveau SRADDT :

  • L’intégration de la Transformation Ecologique et Sociale Régionale qui est l’une de notre fierté je pense comme fil conducteur de la démarche.
  • Une meilleure prise en compte de la question alimentaire avec l’enjeu important des notions d’autonomie alimentaire et d’espaces alimentaires (plutôt que d’espaces agricoles).
  • Le renforcement de la prise en compte de l’enjeu de biodiversité dans notre région et de l’enjeu du climat, avec de vraies stratégies mises en place qui sont réellement débattues et partagées avec l’ensemble des acteurs. Ça a été le cas par exemple sur  la problématique de la réduction de la part carnée dans l’alimentation et sur la composition du bouquet énergétique régional (notamment concernant la place du gaz de houille et gaz de schiste).
  • Nouveauté aussi d’un schéma régional de l’enseignement supérieur et de la recherche qui est une 1ère dans notre région et va permettre des avancées concrètes grâce à une meilleure articulation et un vrai dialogue entre les différents partenaires concernés.
  • Nous sommes particulièrement satisfaits de l’évolution qui est donnée au schéma régional des transports sous réserve des amendements qui sont en cours de discussion qui intègre désormais très clairement la question des mobilités. Il ne s’agit plus simplement d’une entrée restrictive par la question des infrastructures régionales comme cela pouvait être le cas dans le SRT 2006. Nous sommes là bien face à une entrée par la mobilité, le service, l’usage des modes de déplacements qui doivent être pensés en articulation les uns aux autres. La réflexion doit se poursuivre bien évidemment sur la manière d’impulser le changement des comportements tant au niveau du transport des voyageurs qu’au niveau du transport des marchandises. C’est un vaste et passionnant chantier qui s’ouvre à nous.

Le schéma logistique nous y revenons régulièrement est également une nécessité pour notre région. Il y a un réel travail à mener pour organiser une coordination cohérente des acteurs de la logistique au niveau régional.

  • Saluer également l’affichage plus fort du rôle de la culture dans le développement durable du territoire.
  • Et la volonté de répondre aux aspirations et besoins des jeunes en les impliquant dans la démarche. Je salue les équipes de Méricourt qui sont là dans la salle.

Bien sûr, une fois cette actualisation du SRADDT validée, tout reste à faire…

Des pistes sont à renforcer, j’en ciblerai 2 :

–          La dimension transfrontalière. Elle est déjà prise en compte mais mérite d’être accentuée. Nous passons pour l’instant à côté de ce sujet.

–          L’implication des citoyens qui n’est pas simple. Il va falloir trouver les clefs pour ne pas mobiliser uniquement un réseau d’experts mais bien permettre aux habitants de s’approprier les enjeux au mieux possible, de participer aux débats et à la mise en œuvre de nos actions. A nous donc d’être attentifs collectivement à n’exclure personne de la démarche.

Des éléments continuent de faire débat

–          La 3ème gare grande vitesse

–          Le volet routier avec particulièrement le Contournement Sud Est de Lille

–          L’exploitation du gaz de schiste

Qui sont des sujets qui traversent notre Assemblée.

Je ne voudrais pas terminer cette intervention sans remercier notre Vice Présidente Myriam CAU qui a su remarquablement prendre le relais d’une mission d’animation, de coordination et de portage politique qui m’incombait auparavant. Je sais combien la tâche est rude et demande beaucoup d’enthousiasme, de ténacité, de sens du dialogue tout en gardant l’œil rivé sur la boussole.

Merci aux services pour leur implication et l’énorme travail accompli. On sent une réelle envie de faire pour que ça marche et c’est bien !

Le SRADDT c’est avant tout ANTICIPER, ANIMER et AGIR au fil du temps et c’est bien grâce à l’implication de chacun que cela est possible !

Merci de votre attention.

 

 

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