Objectif prioritaire : l’installation agricole. Transmettre, reprendre, créer. Comment aider les agriculteurs ?

A la question « qui va vous succéder ? » un agriculteur sur deux reste silencieux. Dans notre région, ils sont 4 400 dans ce cas (soit 62% des exploitants).

L’enjeu est de taille : il concerne 6 200 emplois.

Faciliter et augmenter le nombre des installations, c’est l’objet des assises qui ont réuni 140 personnes le 17 mai dans l’hémicycle régional.  Jean-Louis Robillard, vice-président du Conseil Régional du Nord-Pas-de-Calais, en charge de l’alimentation, de la régionalisation de l’agriculture et de la ruralité rappelle que l’installation des jeunes agriculteurs est cruciale. Pour mettre en place une agriculture durable, respectueuse de l’environnement et créatrice d’emplois,  il faut également assurer le renouvellement des générations.

La région Nord – Pas de Calais a pris un temps d’avance en travaillant dès 2011 sur le sujet avec la mission d’enquête, « demain je serai agriculteur » et la production d’un livre blanc regroupant toutes les propositions sur le sujet.

Ce livre blanc constituera avec les actes des assises régionales de l’installation une somme d’informations qui sera remontée au ministère de l’agriculture afin d’alimenter le projet de loi d’avenir prévu pour l’automne prochain.

La concertation Etat Région est un enjeu majeur pour l’instauration d’une dynamique collective. A la tribune étaient présents le représentant de l’Etat, la D.R.A.A.F. Nord – Pas de Calais, des représentant de la chambre régionale d’agriculture, mais aussi des responsables de coopératives, de groupements de producteurs, des représentants de la SAFER ou du syndicat des jeunes agriculteurs…

 

conférence de presse du 17 mai

conférence de presse du 17 mai

Les politiques de l’installation en Nord – Pas de Calais

Cocorico ! Le Nord 4ème région agricole est une région jeune ! Et également en matière   d’agriculture : 23 % des paysans ont moins de 40 ans et, encore un bon point : le niveau de formation est supérieur à la moyenne nationale. Malgré cela le renouvellement est insuffisant. Alors que faire ?

Des leviers existent déjà. Leurs fonctionnement a été exposé ainsi que des exemples positifs ou des problèmes actuels pour certaines filières.

*L’exemple du premier Contrat d’agriculture et d’alimentation périurbaine 2013/2015 signé en février dernier avec la Communauté d’Agglomération de Douai : un travail a été mené sur la préservation du foncier agricole, un autre au niveau social sur l’alimentation, la production locale et les circuits courts, et enfin sur l’environnement et la préservation des ressources. On note un premier résultat : 2 créations d’activités agricoles maraîchères en bio soutenues par la CAD: Flines les Raches et Roost-Warendin (hors cadre familial)

Plus d’infos sur ce contrat : http://www.douaisis-agglo.com/sinformer/actualites/article/2013/mars/15/agriculture-periurbaine/

* Les coopératives jouent un rôle important dans l’installation agricole. A travers de l’exemple de « la Prospérité fermière » de Saint-Pol-sur-Ternoise on perçoit la possibilité de sauvegarder la polyculture et l’élevage sous forme associative. Cette forme d’entreprise permet de valoriser la production et de sauvegarder des emplois dans les territoires.

* L’exposé de la situation de la filière porcine est sans appel : en 30 ans la production a été divisée par deux. Dans ce secteur on observe un manque de formation et la production régionale porcine risque de disparaitre. Un programme d’action a été établi en 2011 : faire connaître les métiers de la filière, suivre les jeunes (37 jeunes repérés et suivis), identifier les cédants et les mettre en réseau avec les futurs éleveurs.

* Les outils de financement et d’accompagnement de projets agricoles relèvent de nombreux acteurs : l’Etat, Les collectivités territoriales, les acteurs économiques… Une liste longue qui a première vue ne simplifie pas les choses. Idem pour les outils financiers : aides à l’investissement, aides sociales, dotations état et région, aide des filières…

Les différents témoignages entendus à la tribune ainsi que les questions posées dans la salle permettent de lister quelques pistes de travail pour aider et encourager les installations :

–         trouver de nouveaux financements (mobilisation des fonds européens financements articulés avec les banques), développer les outils financiers (fonds de garantie)

–         travailler avec les lycées et  développer les formations agricoles ; communiquer et susciter des vocations (un argument majeur : le faible taux de faillite des établissements agricoles)

–         accompagner les personnes dans leurs démarches – cédants et accédants (études de viabilité, logement des salariés agricoles)

–         les contrats de génération et contrats d’avenir pourront s’appliquer à la filière agricole.

–         préserver les terres agricoles et notamment travailler avec les propriétaires terriens pour que les exploitations ne soient pas morcelées (rôle des politiques)

–         aider les démarches collectives et favoriser les achats groupés de matériel

L’objectif prioritaire de la Région qu’est l’installation est réaffirmé par son  Vice Président à l’agriculture. Pour Jean-Louis Robillard la région doit prendre ses responsabilités sur un certain nombre de dispositifs, comme les contrats d’agglomération, les partenariats avec les Parcs régionaux ou la SAFER. Une organisation plus cohérente et plus lisible est à mettre en place. Il souhaite l’ouverture de la gouvernance à tous les acteurs de l’installation.

   2013 install agri hemicycle site                      

    Les chantiers du PRTCA

Deux groupes de travail ont été mis en place lors de cette journée : le premier concerne le financement des projets, le second pose la question : comment faciliter les échanges et les mises en relation entre cédants et candidats ? Ils permettront de recenser les outils et les initiatives existant et de travailler à une meilleure coordination.

 

 

 

Jean-Louis Robillard à propos des assises sur l’installation, et l’exemple de l’installation toute récente de Sébastien et Sandrine Leclercq à la « chèvrerie du bois de Noulette » à voir sur Wéo : http://www.weo.fr/video/regarder/91782d4ffbds/L-info

 

Quelques chiffres en Nord – Pas de Calais :

–          13 500 exploitations de 61 ha en moyenne

–          817 700 ha de SAU (66% du territoire)

–          27 300 personnes travaillant sur les exploitations dont 16 900 chefs d’exploitation et coexploitants

Données chiffrées complémentaires :  http://agreste.agriculture.gouv.fr/en-region/nord-pas-de-calais/

http://draaf.nord-pas-de-calais.agriculture.gouv.fr/spip.php?page=sommaire&lang=fr

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