100 000 logements et une ministre
« Economiquement ça tient ! Les économies d’énergies captées sont réelles : de 60 à 76 % ! Nous avons fait un pas de géant, le plan 100 000 logements est opérationnel »
C’est avec exaltation qu’Emmanuel Cau, Vice-président du Conseil régional
(Aménagement du territoire, Environnement, Plan climat), démarre la conférence de presse qu’il co-préside avec Cécile Duflot.
C’était le 28 janvier au Conseil régional. La ministre du logement est venue assister à la présentation du plan 100 000 logements, c’est-à-dire la réhabilitation énergétique et environnementale du parc de logements anciens du Nord – Pas de Calais. Individuel ou collectif. L’objectif est le suivant : rénover 50 000 logements par an à l’horizon 2020.
Ce plan présente une dimension environnementale et sociale.
Le climat : nous ne pouvons pas transiger avec l’évolution climatique et nous devons poursuivre la lutte pour la diminution des gaz à effets de serre (atteinte du facteur 4).
Précarité énergétique : 16% des ménages du Nord – Pas de Calais sont en précarité énergétique alors qu’ils sont 13% en moyenne nationale. Ils consacrent plus de 10 % de leurs revenus à l’achat d’énergie.
Tiers investisseur et nouveau modèle économique : Pour réhabiliter un logement il faut compter en moyenne 30 000 € ; ce qui monte la facture globale à 3 milliards. Qui peut payer ? Personne. C’est clair. L’astuce pour ce financement c’est le Tiers investisseur : un tiers fait les travaux, et le bénéficiaire le rembourse avec le montant des économies réalisées. Le tiers investisseur aura plusieurs missions : les conseils en amont, le repérage des propriétaires, l’accompagnement, sans oublier le volet environnemental. Ce dispositif est à affiner.
Politique structurelle : Le plan 100 000 logements engage plusieurs politiques régionales : développement économique (des entreprises qui réalisent les travaux), la formation et l’apprentissage (il faut confier les travaux à des personnes qualifiées), la recherche (les éco matériaux).
Cécile Duflot soutient le dispositif nordiste
Le Nord – Pas de Calais fera sans doute partie des territoires d’expérimentation dans le cadre du plan national « Bâtiments durables » lancé à la suite de la conférence environnementale. (Mise aux normes énergétiques d’un million de logements par an (500 000 en neuf, 500 000 dans l’existant).
Pour la ministre la Région s’est posé les bonnes questions en travaillant sur le dispositif du tiers investisseur. Elle donne l’exemple de l’Ile de France où pour la rénovation de bâtiments publics appartenant à des collectivités, c’est la caisse des dépôts qui a joué le rôle du tiers financeur.
Soutenabilité, durabilité, Cécile Duflot ajoute un soupçon de proximité pour bien dimensionner le projet.
Au niveau du plan Bâtiments Durables l’Etat a trois exigences :
1- l’emploi : le BTP est gravement touché par la crise actuelle et de nombreuses TPE sont vulnérables. Nous risquons de perdre 45 000 emplois au niveau national. Avec la réhabilitation nous allons en créer 75 000. Des emplois durables non délocalisables.
2- La stabilité : nous devons garantir aux professionnels le rôle du politique, donner un cap, afin que les investissements nécessaires soit réalisés
3- La solidarité : la précarité énergétique concerne en France 3,8 millions de foyers, et nous en connaissons les conséquences déplorables sur la santé, la vie sociale, les enfants, les résultats scolaires….
A terme l’objectif est de simplifier les démarches avec la mise en place d’un guichet unique qui donnera toutes les informations utiles. Et de mettre en place le système de financement. (CIDD Crédit d’Impôts développement durable, éco-PTZ : éco-prêt à taux zéro, aides de l’ANAH -agence nationale pour l’habitat- et de l’ADEME -Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie-).