INONDATIONS : QUESTION ORALE DE CATHERINE BOURGEOIS AU VICE PRESIDENT AMENAGEMENT DU TERRITOIRE ET AU VICE PRESIDENT AGRICULTURE

 

Catherine Bourgeois : « Les inondations ont repris depuis plusieurs mois et notre région n’est pas épargnée : Littoral, Arrageois, Cambrésis, Hainaut etc…

Et à chaque fois pour les familles concernées en ces temps de crises, c’est un drame qui s’ajoute à d’autres difficultés de vie.

Il est grand temps de sortir de notre autisme face aux messages de la nature.

Les forces de la nature sont incommensurables et nous ne pourrons pas lutter contre elles partout.

Nous savons que l’imperméabilisation des sols et le ruissellement urbain sont des facteurs aggravants : abattage des arbres, éradication des haies, retournement des prairies, comblement de zones humides, pratiques agricoles inadaptées.

Porter un coup d’arrêt à l’étalement urbain et à l’artificialisation des sols constitue une mesure de prévention  essentielle.

Messieurs les Vices présidents,

Quelles mesures écologiques et agroéconomiques proposez-vous dans l’immédiat à court et moyen terme en Aménagement du Territoire, en politique environnementale TVB et en pratiques agricoles pour permettre à l’eau de s’infiltrer et pour la retenir la plus en amont possible ?

C’est essentiel pour lutter à long terme contre les inondations mais aussi pour continuer à nourrir les nappes et le monde vivant. »

Réponse d’Emmanuel CAU, Vice-président « Aménagement du territoire, Environnement, Plan climat »

« Les inondations sont des phénomènes naturels aggravés par un mauvais aménagement du territoire, une artificialisation et une déstructuration du réseau hydrographique ainsi que par des pratiques agricoles pénalisantes. Aucune politique, aucun moyen ne peut supprimer les inondations. Les politiques menées visent à atténuer leurs effets ou diminuer leurs fréquences.

 

Tout observateur de la situation dans les plateaux et vallées touchées par les inondations du début du mois a pu remarquer combien le déboisement et la suppression des haies et la suppression des obstacles aux ruissellements dans les champs d’une part, le développement des imperméabilisations et de l’artificialisation des sols par les constructions nouvelles d’autre part aggravent les conséquences de ces phénomènes climatiques dont la fréquence s’accroît, manifestation la plus tangible certainement du changement climatique.

La politique régionale dans le domaine de la protection et de la restauration des milieux aquatiques et humides, approuvée par la Commission Permanente du 4 juillet 2011, prévoit un objectif prioritaire visant la prévention du risque inondation avec un souci de reconquête écologique. Ce cadre d’intervention se base principalement sur la restauration de zones d’expansion de crues, la restauration écologique des cours d’eau et les reconnexions avec leurs annexes hydrauliques. Ces opérations soutenues par la Région doivent s’inscrire dans une démarche de qualification écologique des projets en particulier pour ceux concernant la création de zones d’expansion de crue qui doivent présenter des plus values environnementales de type plantations, création de zones humides permanentes, création de frayères à brochets, reméandrage du cours d’eau…

Sur le plan de l’agro-écologique, la Région a accompagné jusqu’en 2007, les opérations visant le réaménagement des bassins ruraux soumis aux risques ruissellement et érosion. Ces aménagements avaient pour objectif de ralentir les flux, notamment par l’implantation de fascines (barrages constitués de fagots de saules vivants), de bandes enherbées, de haie, de buttes, de fossés. Depuis 2007, cette politique a été reprise par l’Agence de l’Eau Artois Picardie en partenariat avec le Département du Nord et du Pas-de-Calais et les Chambres d’agriculture. »

Réponse de Jean-Louis ROBILLARD, VicePrésident «alimentation, régionalisation de l’agriculture et ruralité »

« Je voulais juste apporter un complément par rapport aux inondations, notamment l’indemnisation des agriculteurs. »

« On est dans le même système, Emmanuel l’a précisé, je l’avais précisé en Commission permanente, pour ce qui est des inondations et des risques encourus par les agriculteurs. Un certain nombre de récoltes ont été laissées dans le sol, notamment pommes de terre et lin ; c’est un risque assurable. Aujourd’hui, il ne relève pas des calamités agricoles.

L’État a mobilisé les banques, la MSA et un certain nombre d’acteurs pour essayer de trouver des solutions pour les agriculteurs, sachant que peu d’agriculteurs sont assurés, mais cela ne relève pas des calamités agricoles.

La région, souvent, quand elle intervient, c’est dans ce cadre. »

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