Intervention de Sylvain Estager sur le budget 2012 sports et jeunesse

 

Budget Jeunesse et Sports

Séance plénière budget

Décembre 2011 – Sylvain Estager

 

Monsieur le Président,

Madame la Vice-Présidente,

 

I/  La politique Jeunesse et Sports est sans doute l’une des plus difficiles à structurer dans sa dimension philosophique et idéologique.

Nous avons pris note, depuis le début du mandat de plusieurs  expressions, qui reprochaient, à l’action régionale, un manque de lisibilité,  dans le domaine des sa politique jeunesse et sports.

Souligner la chose est assurément facile. Proposer et présenter des lignes directrices claires et structurante, manifestement plus difficile.

La réalité des pratiques sportives est, en effet, à la croisée de dynamiques sociétales complexes à appréhender, surtout dans leur globalité.

Car le domaine de la jeunesse et des sports est l’un de ceux qui a le plus évolué ces dernières années. Nous pouvons évoquer :

-La massification et la diversification des pratiques qui se sont imposées.

La chose est heureuse mais, de fait, l’intervention régionale est de plus en plus sollicitée.

-La médiatisation et la professionnalisation croissante de ces pratiques. Cette tendance lourde génère un flot de dérives qu’on ne peut ignorer et qui doivent être prises en compte dans la politique menée.

-Enfin, la fonction éducative et sociale des pratiques sportives s’impose désormais de façon incontournable. Elle doit demeurer au cœur du projet régional, en particulier  à l’heure du désengagement de l’Etat, dans un contexte social de plus en plus dégradé.

 

 

II/C’est à partir de ce constat que nous devons mettre en débat la politique sportive de la Région.

En premier lieu nous tenons à souligner  que le budget Jeunesse et sports qui nous est présenté aujourd’hui s’inscrit  globalement dans la continuité des années antérieures. Dans le contexte du jour, celui de l’examen d’un budget contraint et resserré, cela témoigne d’une volonté forte de continuer à porter, dans ce domaine, une politique ambitieuse.

Sans équivoque, nous soulignons aussi, la volonté de la Vice-Présidente et du Président de commission d’ouvrir ces débats, d’interroger les dispositifs et les actions proposées par la Région.

L’esprit des échanges réalisés en commission ou à travers plusieurs groupes de travail témoignent de cette volonté d’optimiser les choix politiques et budgétaires, dans un souci de transparence. Nous saluons la démarche et soulignons d’ailleurs que cet exercice ne saurait avoir lieu sans la qualité et la clarté du travail préparatoire réalisé par les services que nous remercions vivement.

C’est pourquoi,  compte-tenu de ce qui vient d’être évoqué,  nous réaffirmons dans ce dernier point la nécessité de redéfinir certaines priorités de l’action régionale.

 

 

 

III/   Effectivement, aujourd’hui, à l’échelle de la Région, les structures associatives, les clubs modestes portés par le bénévolat,  le  monde amateur dans son ensemble souffrent d’un besoin de plus en plus criant de structures, d’équipements et de financements.

Les inégalités sociales et territoriales sont nombreuses. L’action des collectivités publiques est indispensable pour apporter un correctif à ces inégalités.

La politique des plans de développement de certains sports, démontre d’ailleurs  que l’action volontariste de la Région peut produire des résultats remarquables dans ce domaine.

Nous pourrions illustrer le propos avec l’exemple de la voile et du hockey qui grâce à cette politique connaissent un développement inespéré dans la région.

Même constat pour le soutien au bénévolat.

Mais en parallèle nous ne pouvons que constater que l’effort réalisé vers certaines structures professionnelles tant au niveau de l’investissement que du fonctionnement, est écrasant d’un point vue budgétaire.

A court terme, aucune collectivité n’échappera aux débats sur le soutien à apporter à certains sports professionnels.

Pour exemple, doit-on investir sur de l’événementiel cycliste du circuit pro alors que nous n’intervenons presque pas à l’échelon du fédéral qui pourtant nourrit la région  de sa tradition cycliste et anime, à grand peine, de nombreux territoires ?

Que dire des dérives multiples du football professionnel que nous accompagnons lourdement sur des projets sportifs, plus que risqués, et qui phagocytent une part écrasante des budgets régionaux ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

En réalité, aujourd’hui, une poignée de sports et de structures amputent les marges de manœuvres de l’action régionale.

Au final donc, nous réaffirmons notre soutien à la politique conduite, ainsi qu’au  budget présenté.

Et, dans la continuité de la réflexion engagée au sein de la commission sport, nous proposons d’ouvrir un débat de fond sur l’action régionale dans le domaine de sa politique Jeunesse et Sports.

 

Je vous remercie

 

 

Sylvain Estager

Conseiller Régional

Rassemblement Citoyen

Groupe Europe Ecologie

 

 

 

Remonter