MYRIAM CAU – Réponses aux questions sur la démocratie participative
Séance Plénière des 20 & 21 octobre 2011
Je voudrais d’abord rappeler, comme Jean-Louis ROBILLARD l’a fait, que la démocratie participative est bien une démarche au long cours pour, notamment, revaloriser l’expertise d’usage et elle requiert de la méthode. Finalement, c’est aussi un moyen de dépasser des blocages ou des postures pour produire plus d’intérêt régional. Je pense qu’il faut l’intégrer aussi comme étant une véritable valeur ajoutée dans la façon dont on conduit et dont on peut réussir nos politiques.
Nicole TAQUET parlait de peur ou d’indifférence ; effectivement, face à cela, il y a un profond désir des citoyens. Ce désir doit nous permettre de dépasser l’un et l’autre, pour peu qu’effectivement, on offre un certain nombre de garanties à l’exercice de cette démocratie participative et des règles qui soient des règles partagées, dont on puisse avoir un contrôle.
Je pense que c’était ce qu’il y avait notamment comme souci et comme précaution dans votre intervention et cette question des règles du jeu est vraiment quelque chose que l’on partage ; c’est pour cela qu’un grand nombre des chantiers que l’on a sont des chantiers de méthode et d’appui méthodologique.
Je rejoins tout à fait cette attention aussi sur l’accès de tous à la parole et à l’expression, l’importance des relais. Pour nous, dans la politique régionale, chaque personne compte ; il ne suffit pas de le dire, il sera important aussi de regarder comment on s’assure que chaque personne compte effectivement et que sa parole est prise en compte.
Je voudrais remercier Vincent LENA ; j’avais parlé d’idée neuve en parlant de la démocratie, il parle de « belle idée » ; je pense qu’on peut faire une belle synthèse en parlant de « belle idée neuve » ; c’est aussi une condition d’efficacité.
Il est vrai qu’il y a énormément d’initiatives de tous genres, de tous niveaux, et on se revendique en démocratie participative de la biodiversité aussi, il n’y a pas un modèle, un mode, une façon de faire unique, ce n’est pas une modalité, mais bien un ensemble de démarches et il est vrai que c’est d’abord un combat culturel.
Je voudrais d’ailleurs rappeler, au niveau des syndicalistes régionaux, ne pas oublier « l’Éveilleur des Flandres » à Roubaix, Édouard ANSEELE, pour remettre ma petite touche. Je pense que sur la confiance et l’attente vis-à-vis des élus qu’expriment les citoyens est toujours réelle ; on parle du fossé démocratique, mais quelque soit ce fossé et la façon dont il se témoigne, notamment au niveau de l’exercice du droit de vote, cette confiance et cette attente à l’égard des élus est toujours réexprimée de façon forte et nous l’avons vraiment identifiée dans la démarche de coproduction.
Face à cette confiance et cette attente, nous devons avoir le souci qu’on ne décrète pas le bien commun ou la vérité, mais bien le souci d’avoir des propositions en termes de construction collective pour instaurer ou renforcer ce dialogue élus/citoyens.
Il est vrai que la démocratie de proximité, dans les villes, dans les territoires, et aussi la politique de la ville ont été historiquement les terreaux de la démocratie participative ; c’est pour cela qu’on ne part pas de rien.
Effectivement, la région est légitime et bien placée pour apporter une valeur ajoutée et capitaliser, faire permettre des échanges et agréger des ressources pour permettre à chacun de pouvoir s’y inscrire et, pour cela, toutes les politiques ont leur part de contribution ; c’est déjà ce qui existe en partie, même si on voit qu’il y a des marges de progrès importantes, et cette participation doit imprégner tous les leviers des politiques publiques, et non pas, comme une niche, des innovations sociales ou des expérimentations, mais bien comme un terreau collectif.
Je pense que pour ce qui concerne les Fonds de participation des habitants, des milliers d’habitants bénéficiaires, les milliers de bénévoles qui donnent de leur temps apprécieront à leur juste mesure les propos dénigrants du Front National Rassemblement pour le Nord – Pas de Calais.
Je regrette vraiment que l’importance du dialogue élus/citoyens, finalement, par des propos aussi excessifs, font qu’on confond la démocratie et des sketches politico-démagogiques.
En ce qui concerne les remarques faites par notre collègue du Groupe Majorité Présidentielle présente à la commission, je pense que quasiment sur la plupart des 10 principes, on les retrouve dans nos propositions, je ne vois pas d’hiatus, sauf peut-être quelque chose qui est, pour nous, à définir et à approfondir sur la conditionnalité des aides que nous n’envisageons pas du tout comme un couperet, mais bien comme un accompagnement à des démarches de progrès, de façon que dans toutes les politiques dans lesquelles cela fait sens, et toutes ne s’y prêtent pas, on puisse encourager la participation citoyenne avec des règles et incluant des qualifications des acteurs.
Simplement, je ne suivrai pas sur la dimension de « démocratiquement performant », je pense que notre société réclame toujours de la performance et que nous sommes là, typiquement, dans des modes collaboratifs, alors, oui, efficacité des politiques publiques, mais je préfère la coopération et je pense qu’on restera sur le thème de HQD, de haute qualité démocratique, comme une ambition régionale.
Je remercie chacun des propos et à partir de ces positions, je dirai que nous sommes simplement à un point d’étape d’une démarche qui va continuer de se construire pendant l’ensemble du mandat, mais, au moins, nous avons le cadre et nous en avons partagé les fondamentaux et les perspectives.