Intervention concernant la démocratie participative – CATHERINE BOURGEOIS

Séance plénière des 8 & 9 septembre 2011
 « Je voudrais également remercier l’ensemble des intervenants pour la richesse de ces échanges sur un sujet aussi sérieux que la démocratie participative et la coproduction de politiques publiques.

On voit que notre territoire est déjà participatif, que les initiatives sont innovantes, nombreuses, diverses, et qu’il y a un vrai rôle repéré de la région en matière de coproduction et de démocratie participative.

Je voudrais revenir sur un point qui me semble essentiel, qui a été évoqué par Monsieur WORMS, qui disait que la  démocratie participative va revitaliser la démocratie et que c’était déjà un enjeu en soi, qu’elle va approfondir la démocratie. Il a parlé de quelque chose qui me semble essentiel : le lien social. Il est revenu sur la crise de la démocratie que l’on connaît actuellement, sur l’abstention aux élections, la montée d’expressions protestataires, qui sont des signes inquiétants de baisse de confiance des citoyens envers leurs élus. Seulement, on n’insiste pas assez – cela a été dit par Monsieur WORMS, mais ce n’est pas mis suffisamment en avant – sur la baisse de confiance des citoyens entre eux. S’il y a une baisse de confiance des citoyens envers les élus, c’est parce qu’il y a une baisse de confiance des citoyens entre eux ; c’est un des signes les plus inquiétants de notre démocratie actuellement qui, comme vous l’avez dit très justement, est nourrie par des politiques  populistes et xénophobes ; c’est un danger important qui nous guette.

C’est un enjeu très important, que les citoyens reprennent confiance entre eux et ensuite, ils reprendront confiance dans les élus.

 

Par ailleurs, je voudrais revenir sur la participation des citoyens à la prise de décisions politiques, qui n’est qu’une étape dans le processus, qui est, bien sûr, un point névralgique, mais, si j’ai bien compris, il ne faut pas en faire un sacro-saint principe ; la démocratie participative, c’est aussi participer au diagnostic, à l’analyse des besoins, aux propositions de solutions, à la mise en oeuvre, à la capitalisation et à l’évaluation. Seulement, c’est un point névralgique, parce que c’est là que s’expriment toutes les frustrations, c’est-à-dire qu’en démocratie participative, bien souvent, on entend : « Les citoyens ont participé », et, au bout d’un moment, on entend : « Oui, mais tout cela est une parodie de démocratie participative ; finalement, tout était convenu avant, on nous demande notre avis pour la forme, etc. » ; vous l’entendez tout de même assez souvent.

Par rapport à cela, ne serait-il pas intéressant, et y a-t-il déjà des expériences dans ce sens, de faire de la démocratie participative, pas seulement pour un diagnostic ou une prise de décision quand il y a un projet, mais pour une évaluation et une capitalisation ? »

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