La démocratie participative n’est pas un effet de mode, ni un cheval de troie…

La démocratie participative n’est pas un effet de mode, ni un cheval de troie…

Ouvrir de nouveaux espaces pour une citoyenneté active est enthousiasmant. Prendre la parole, débattre, proposer pour agir, cela vaut le coup et cela peut marcher.

Le champ des possibles est vaste, l’important est d’être clair sur les finalités de la participation, sur ses règles du jeu, sur les moyens rendus disponibles, rien ne serait pire qu’une participation qui tourne à vide.

Nous avons trop de défis à affronter collectivement, l’énergie politique et celle des citoyens doit pouvoir peser effectivement sur le cours des choses… Si les habitants ont conscience de pouvoir aider à peser, je suis convaincue qu’ils seront au rendez-vous.

 

Ci-dessous mes réponses à 3 questions essentielles :

1/ Au Conseil Régional, pourquoi mobiliser les habitants du Nord-Pas de Calais depuis l’automne 2010 ?

2/ Concrètement, comment la Région va-elle prendre en compte les propositions qui ont été faites par les participants aux différentes réunions et ateliers ?

3/ Comment allez-vous inciter les habitants du Nord-Pas de Calais à participer plus activement ?

 

Je vous invite à la plénière du 9 septembre, pour continuer, ou commencer pour certain-e-s, à travailler ensemble sur ce sujet.

 

1/ Au Conseil Régional, pourquoi mobiliser les habitants du Nord-Pas de Calais depuis l’automne 2010 ?

Nous avons conscience qu’une Région qui avance et veut bâtir son avenir doit s’appuyer sur ses richesses, et elles sont en 1er lieu humaines. Il s’agit de favoriser la mobilisation la plus large de tous en faveur des biens communs, de l’intérêt général, de l’envie d’agir et du sentiment qu’on est effectivement en mesure de le faire.

Il est essentiel et urgent de renforcer le lien entre les citoyens, la société civile organisée et l’action publique.  Remettre à l’honneur  le « fait politique » au sens de l’engagement au service de la cité, c’est recréer ou renforcer l’envie de l’échange, du débat, de l’élaboration collective, et appeler  au rendez-vous des possibles la créativité individuelle et collective.

Le Conseil régional que l’on dit éloigné parfois des gens peut au contraire jouer un rôle intéressant et utile pour encourager les réseaux d’acteurs, offrir des appuis aux volontés de participer, valoriser la citoyenneté et permettre au plus grand nombre de s’inclure dans l’expression démocratique. Les citoyens que l’on dit parfois indifférents sont au contraire pleins d’envies, d’idées, de capacités. A nous d’offrir des débouchés et des espaces démocratiques qui puissent permettre de concrétiser ces énergies au profit de notre région, de ses territoires et de l’épanouissement de tous. Ce n’est pas une posture de principe mais un défi pour agir et pour développer la culture de l’initiative, la qualité du lien social et la pertinence des politiques publiques. Dans un temps où l’on oppose facilement les catégories entre elles et où la stigmatisation enferme, « cultiver le goût de l’autre » redonne du sens et ouvre des perspectives.

 

 

 

2/ Concrètement, comment la Région va-elle prendre en compte les propositions qui ont été faites par les participants aux différentes réunions et ateliers ?

Toutes les propositions seront regardées avec attention, du point de vue de leur intérêt, de leur faisabilité. Nous ferons le maximum pour intégrer et prendre en compte le riche travail issu des contributions et ateliers participatifs. Mais il y aura aussi le temps du débat politique, celui de la « démocratie représentative », les élus du CESER y seront associés, et les élus du Conseil régional en séance plénière auront à se prononcer sur une délibération cadre, qui intégrera la part de réponse que nous pouvons apporter à ses propositions. L’apport du Conseil Régional sera significatif, nous ne partons pas de rien, la volonté existe et un grand nombre de propositions faites sont cohérentes avec des moyens d’action que nous pouvons actionner. Par contre certaines des propositions sortent probablement du seul cadre régional, et interpellent d’autres niveaux d’action : collectivités locales, évolutions réglementaires, travail des forces vives de la société civile. La région peut s’impliquer aux côtés d’autres et apporter son appui aux initiatives de renforcement de la participation.

 

3/Comment allez-vous inciter les habitants du Nord-Pas de Calais à participer plus activement aux décisions du Conseil régional ?

 

En leur offrant de multiples occasions de se prononcer, de donner leur avis et d’enrichir nos politiques publiques, et en étant crédible dans la façon dont leur implication sera rendue utile et valorisée, notamment quand aux suites données.

Cela passe par la mise en place de conférences de citoyens, d’assises territorialisées (jeunesse, recherche, transformation écologique…),

mais aussi par la mise en place de lieux et d’instance organisées d’échanges (ainsi le collectif régional des acteurs pour la culture, le comité de suivi de la charte d’engagements réciproques région / association…),

par l’élargissement progressif du Budget Participatifs des Lycées qui impliquent les jeunes lycéens, leurs parents, la communauté éducative, par la mise en place de débats publics sur des enjeux régionaux (quel modèle alimentaire ? Comment résoudre nos problèmes de déplacement ?) qui donnent la parole à tous avec des outils adaptés (sur le modèle de la CNDP Commission Nationale de Débat Public),

par la régénération en continu de dispositions anciens qui permettent la participation de chacun sur des projets collectifs (Fonds de Participations des Habitants, Fonds Locaux d’Initiatives des Pays…), par la revalorisation de notre tradition d’engagement autour de l’éducation populaire,

par l’écoute et la capacité d’accueil des démarches innovantes de citoyens qui tiennent compte des nouvelles formes d’engagement…

 

 

 

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