Séance plénière du vendredi 20 mai 2011
Contrat de Plan Régional de Développement des Formations Professionnelles
Intervention de Sandrine Rousseau
Vice-présidente Enseignement supérieur et Recherche
Le CPRDFP a ceci d’ambitieux qu’il a pour objectif de tenir les deux bouts de la
qualification des plus faibles au niveau post-bac. De l’illettrisme à l’apprentissage dans le
supérieur et qu’il se fait sur la base d’une concertation large.
Nous nous permettons dans la suite de ce que vient de dire Francine Herbaut-Dauptain
d’insister sur un point à nos yeux important, bien que connexe au CPRDFP : le service public
régional de formation dont l’assemblée a voté le principe en décembre 2009 marquant ainsi
une volonté politique formelle.
Trois thématiques devraient pouvoir devenir des pistes nouvelles de développement du SPRF
et par là même contribuer à consolider le CPDRFP.
1. repenser les modes d’organisation de l’offre de formation pour les publics de
niveau infra V notamment
A ce titre notons que plusieurs régions s’appuient sur d’autres modalités que le marché pour
être en mesure de proposer des actions sur deux ans le plus continues possibles et consolidées
par des dimensions d’accompagnement et de services connexes, le tout afin de mieux garantir
l’accès à un premier niveau de qualification. Les contractualisations sur 5 ans avec plusieurs
dizaines d’organismes ou de regroupements d’organismes mobilisent 30 millions d’euros par
an sur le budget de la formation professionnelle de Picardie ou de Poitou-Charentes.
On est ici dans des formes qui s’appuient sur des réglementations européennes beaucoup plus
proches de la délégation de service public assouplie que des modalités de marché public.
2. S’outiller pour favoriser l’innovation et les expérimentations
Le Document cadre du CPRDFP met clairement en évidence la nécessité d’accompagner des
évolutions fortes et rapides. Il est souhaitable de développer des outils, les financer, les faire
connaitre pour redonner de la capacité de créativité, et redonner de l’oxygène aux organismes
de formation. Et il nous semble que le service public de formation est le plus à même de
répondre à ces enjeux.
3. Développer le maillage avec les dynamiques locales d’éducation populaire,
d’éducation permanente, d’action culturelle et sociale comme porte d’accès à la
formation et à la connaissance.
On considère ici qu’il y a un espace d’intervention publique qui s’apparente à de la
compétence partagée : Ces situations appellent à la complémentarité des politiques publiques,
aux cofinancements et donc souvent au mode de subvention
Par exemple : 1 / Le Programme Horizon a une dimension sociale, prend du sens sur les lieux de
vie, et met en perspective une insertion professionnelle.
2/ L’acquisition des savoirs fondamentaux (lire écrire compter, initiation aux savoirs
numériques, accés aux clés de compréhension du monde…. ) : nécessite pour une
partie de la population de renouer avec les apprentissages en passant par le quotidien ,
la vie sociale et citoyenne
Une partie de ce volet du PRF doit pouvoir s’articuler autour de la politique de la ville,
l’action sociale de proximité, l’éducation populaire, l’action culturelle …autant de
thématiques développées par des associations et portées par les villes et les agglo. Il
serait donc intéressant, avec le CPRDFP, de poser un cadre contractuel avec les
territoires qui favorise l’enrichissement des environnements de vie des habitants tout
en renforcement le maillage avec la formation permanente dans une association qui
redonne du sens à l’acquisition de ces savoirs fondamentaux.
L’acquisition et l’apprentissage de savoirs à vocation d’émancipation ou d’épanouissement
personnel sans lien direct avec l’insertion professionnelle. Il s’agit par exemple de
l’apprentissage de langue ou encore l’apprentissage artistique qui concernent tous les publics,
y compris les séniors.
Nous pensons pour toutes ces raisons qu’il est nécessaire de rouvrir dés aujourd’hui le
chantier de la construction d’un service public de formation.